Dans cette vidéo de Xerfi Canal, Aurélien Duthoit, directeur d'études Xerfi, présente l'étude Xerfi Global dont il est l'auteur :"Green power equipment companies".
L'énergie solaire n'a aucun avenir sans le soutien de la dépense publique. A l'heure où l'Europe et les Etats-Unis se serrent la ceinture pour résoudre leurs problèmes d'endettement, la question du coûteux soutien au développement des énergies renouvelables ne manquera pas de revenir au cœur des débats. Le mirage du grand soir de la ... Voir plus de vidéosDans cette vidéo de Xerfi Canal, Aurélien Duthoit, directeur d'études Xerfi, présente l'étude Xerfi Global dont il est l'auteur :"Green power equipment companies".
L'énergie solaire n'a aucun avenir sans le soutien de la dépense publique. A l'heure où l'Europe et les Etats-Unis se serrent la ceinture pour résoudre leurs problèmes d'endettement, la question du coûteux soutien au développement des énergies renouvelables ne manquera pas de revenir au cœur des débats. Le mirage du grand soir de la croissance verte basée notamment sur le développement des énergies renouvelables s'éloigne encore un peu plus.
Les spécialistes de l'énergie solaire traversent une zone de forte turbulence. L'Allemand Q-Cells fabriquera désormais plus en Malaisie qu'en Allemagne pour réduire ses coûts, tandis que le pionnier américain Evergreen a mis la clef sous la porte. Partout, les prix s'effondrent du fait de surcapacités de production alimentées par des politiques de subvention très généreuses. Cette source s'est tarie avec des coupes dans les subventions en Allemagne, en France, en Italie et en Espagne. Au premier semestre 2011 et pour la première fois, les ventes mondiales de panneaux solaires ont reculé. Au vu de la situation des déficits publics en Europe et aux Etats-Unis, ce n'est peut être qu'un début.
La France n'avait même pas attendu la rigueur pour réduire son ambition dans le développement du solaire photovoltaïque. Le Grenelle de l'Environnement avait développé l'arsenal législatif français pour la promotion des énergies renouvelables, notamment avec des mesures pour le rachat de l'électricité à des prix attractifs. Très concrètement, il est possible pour un particulier ou une entreprise de vendre de l'électricité à EDF à un tarif avantageux, ce qui permet d'amortir l'investissement rapidement. Tellement rapidement que fin 2010, une bulle s'est formée. Regardons ce graphique. Le plan français prévoyait une capacité installée de 5,400 mégawatts pour 2020. Fin 2010, les demandes de rachats d'électricité, entre d'autres termes les projets déposés, totalisaient déjà presque ce montant. Dit autrement, les conditions étaient tellement favorables que la France aurait tenu ses objectifs à dix ans en peine douze mois. Il s'agissait bien d'une bulle donc, largement financée par les subventions, qui avait poussé à la création d'un moratoire et d'un encadrement beaucoup plus strict du solaire photovoltaïque.
L'exemple français souligne le rôle déterminant des subventions publiques pour le développement d'une source d'énergie qui reste extrêmement chère. L'objectif des spécialistes de l'énergie solaire, c'est d'atteindre la fameuse grid parity, ce moment où le coût de production de l'énergie solaire est identique au coût de production moyen des autres sources d'énergie.
A ce titre, il faut faire la part des choses. D'un côté, le coût de production moyen d'un panneau solaire continue de décliner, c'est une évidence. Prenons l'exemple de l'américain First Solar, dont la technologie particulière et les process de la fabrication ont permis de diviser par deux le coût moyen par watt depuis 2005, sur fond de croissance exponentielle de sa production.
Dans le même temps, les fabricants continuent d'améliorer les rendements des panneaux avec des taux de conversion de l'énergie solaire en énergie électrique à la hausse. D'un autre côté, et malgré ces progrès techniques, le photovoltaïque reste tellement cher qu'aucune entreprise ou aucun particulier accepterait de payer une électricité deux fois plus chère dans le meilleur des cas. Ce graphique illustre le coût moyen de l'électricité à partir de différentes sources aux Etats-Unis. Même à l'horizon 2016, l'administration américaine ne voit pas en l'énergie solaire une source d'énergie compétitive à grande échelle. Le solaire photovoltaïque resterait plus de deux fois plus cher que l'énergie nucléaire et le charbon, et plus de trois fois plus cher que le gaz.[...]
Aurélien Duthoit
Directeur d'études Xerfi Global
D'après l'étude "Green power equipment companies" réalisée par Aurélien Duthoit.
Plus d'infos sur notre étude : http://www.xerfi.fr/etudes/1XSCO03.pdf
www.xerfi.fr
http://www.xerficanal.com/alexandre-duthoit-energie-solaire-tout-ce-qui-brille-n-est-pas-d-or-188.html